LES BASES SCIENTIFIQUES

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La littérature scientifique en matière de psychologie mais aussi de sciences sociales propose un corpus de connaissances désormais assez dense concernant les pratiques éducatives et leur influence sur l’évolution du jeune enfant. La recherche met aussi de plus en plus en exergue l’impact des facteurs génétiques et environnementaux sur le développement de l’être humain. Nous détaillons dans nos fiches d’animation associées à nos capsules vidéos les enseignements de la recherche* sur chaque sujet traité, avec les sources auxquelles se référer.

En résumé, on sait ainsi que :

1) Les premières années de la vie d’un enfant, les expériences précoces, ont un impact majeur (pas définitif ni irréversible mais déterminant) sur son développement ultérieur.

2) Les enfants ont des besoins « fondamentaux » physiologiques, psychiques, affectifs qui doivent absolument être comblés

3) Pour répondre à ces besoins, et de façon plus générale pour favoriser le développement harmonieux d’un jeune enfant, il existe des attitudes et pratiques parentales plus ajustées que d’autres, qui apparaissent comme les plus propices au bien-être d’un enfant. Ce modèle implique des parents très à l’écoute des besoins de leur enfant, en capacité d’y répondre de façon appropriée dans un laps de temps raisonnable, soucieux de poser des règles et de discipliner leur enfant sans recours à la violence.

4) En matière de parentalité et de développement de l’enfant il existe des facteurs de risque. La littérature montre que le niveau d’éducation maternel, la précarité économique, l’isolement social, la santé mentale, le statut migratoire (ces facteurs de risque viennent souvent se surajouter) ont une forte incidence sur les attitudes et pratiques parentales et les indicateurs de développement des enfants.

5) Les parents ayant une bonne connaissance du développement de l’enfant sont plus à même de répondre à ses besoins. Les mères qui ont un bon corpus de connaissances interagissent beaucoup plus positivement avec leur enfant

6) Le niveau de connaissances en la matière est plus élevé chez les parents des classes moyennes et supérieures. Il semble en effet que l’accès aux informations soit inégal selon le niveau de diplômes, de revenus, de compréhension de la langue écrite.

*Sources:

Le rapport  « Parenting matters » publié par les trois académies américaines constitue une bonne recension de cette littérature, ainsi que les travaux publiés par la Early Intervention Foundation (eif.org.uk)

Many Kinds of Poverty: Three Dimensions of Economic Hardship, Their Combinations, and Children’s Behavior Problems, Anika Schenk Fontaine et Lidia Panico, Demography, Decembre 2019

Enfances de classes, sous la direction de Bernard Lahire, Seuil, 2019

Plusieurs résultats obtenus à partir de la cohorte Elfe, relayés sur le site GYNGER (fondé et animé par la fondatrice de PAPOTO) : Les écarts se creusent chez les enfants de la cohorte Elfe, Les pratiques parentales dans la cohorte Elfe, Développement langagier, inégalités, rôle du mode d’accueil, 

How well can poor child health and development be predicted by data collected in early childhood?, Viviane S Straatmann, Anna Pearce, Steven Hope, Benjamin Barr, Margaret Whitehead, Catherine Law, David Taylor-Robinson, Journal of Epidemiology & Community Health, décembre 2018

Childhood forecasting of a small segment of the population with large economic burden, Avshalom Caspi, Renate M. Houts, Daniel W. Belsky, Honalee Harrington, Sean Hogan, Sandhya Ramrakha, Richie Poulton & Terrie E. Moffitt, Nature Human Behavior December 2016

Family income, parental education and brain structure in children and adolescents, Kimberly G.Noble et Al, Nature neurosciences, 2015