En six mois, 80 parents touchés sur 12 lieux différents

Le premier semestre 2021 se termine. Encore une période troublée par des restrictions sanitaires, des jauges d’accueil du public vraiment basses, des fermetures de structures, des semi confinements. Néanmoins, nous pouvons nous réjouir. Depuis janvier 2021 nous avons pu animer 70 ateliers sur 12 lieux différents et toucher près de 80 parents (pour chaque cycle de 5 à 7 ateliers, un groupe de 6 parents a été constitué) Entre septembre et décembre 2021, nous serons sur 12 nouvelles structures, en Ile de France, à Marseille, en Mayenne. Deux nouvelles animatrices sont venues nous épauler et souhaitent s’engager dans la durée, toutes deux infirmières puéricultrices de formation initiale. Une troisième animatrice, éducatrice de jeunes enfants, nous rejoint en septembre, et une quatrième, psychologue, renforcera l’équipe en janvier 2022. Bienvenue à elles !

Qui sont les parents ayant participé à nos ateliers ? A 95% des mères, à 90% des femmes d’origine étrangère, à 50% des mères arrivées en France il y a moins de 5 ans. Une bonne moitié de ces participantes ont un niveau scolaire inférieur ou égal à la troisième.

« Les ateliers ont complètement changé ma vision des enfants »

 

Que nous disent les parents des ateliers auxquels ils ont participé ? A plus de 90% qu’ils les ont trouvés « très intéressants et très utiles ». Une mère nous a dit : « je pense que ça devrait être proposé à tous les parents qui ont eu un enfant dans les deux ans, pendant le congé, avec la présence du père et de la mère, ensemble ». Que retiennent-ils ? Petit florilège : « les informations sur les émotions, sur les effets de la violence », « J’ai découvert que les enfants font beaucoup de choses inconsciemment alors que nous pensons qu’ils le font exprès », « les ateliers ont complètement changé ma vision des enfants », « L’importance du jeu et des émotions, élever son enfant sans violence mais avec des règles » « j‘ai compris l’importance de communiquer avec mon enfant, ici il faut parler aux enfants », », « les ateliers nous montrent comment jouer avec notre enfant » .

« J’observe davantage mes enfants »

 

Ils nous disent quasiment tous vouloir modifier certaines de leurs attitudes et pratiques :  « je vais être plus attentive, avant ses pleurs me stressaient, j’essaie de me calmer et de comprendre ses besoins », « j’ai appris à ne pas taper, à lui parler, chez nous ce n’est pas comme ici », « parfois je m’énervais, j’ai compris qu’elle ne faisait pas exprès, je lui parle maintenant », « je remarque leurs émotions, leurs problèmes, j’ai appris à accepter mes enfants », « quand mon fils pleure je prends le temps de comprendre ce qu’il veut vraiment, je l’observe plus », « avant j’ignorais mon enfant, maintenant je lui accorde plus de temps », « je veux l’accompagner plus sérieusement », « j’ai appris des choses pour endormir les enfants » », « j’ai une relation plus simple avec lui, je comprends mieux ses réactions, j’ai plus confiance en moi et en lui », « si je croise des parents violents, je peux leur expliquer et montrer les vidéos », “Ma fille, elle aime trop la télé, je lui laisse regarder mais j’ai compris que c’est pas trop bon que je la laisse regarder. Même si elle crie, je l’allume pas la télé. »

Des rires, des larmes, des révélations

 

Nous avons quelques souvenirs de moments intenses. Comme cette maman d’une petite fille de trois mois qui parlait assez peu à son bébé. Elle comprend au cours de l’atelier qu’elle pourrait cesser ses appels sur WhatsApp avec ses amies lorsqu’elle nourrit sa fille. Après notre atelier sur le langage, elle revient à la séance suivante en nous montrant une vidéo qu’elle a réalisée de sa petite fille lors d’une interaction avec elle. Elle nous dit, stupéfaite et bouleversée : « Ecoute, écoute, elle m’imite, c’est incroyable, elle n’a que deux mois et elle répète ce que je dis ». Effectivement, on entend clairement dans le babillage du bébé, une imitation de la prosodie maternelle. Ou cette séance au cours de laquelle une animatrice montre les vidéos en Bambara alors que jusqu’à présent elle les montrait en français (car les mères comprenaient toutes le français). Elle voit tout à coup les regards des femmes s’illuminer. Elles deviennent soudain plus prolixes, ré expliquant en français ce qu’elles ont (très bien ) compris de la vidéo.

Nous gardons aussi un souvenir intense d’une séance avec la mère d’un enfant placé. Nous montrons la vidéo PAPOTO sur le besoin de sécurité du tout petit et parlons de l’attachement, de la pluralité des liens qui vont permettre à l’enfant de se construire (liens avec la famille d’accueil, lien avec le parent biologique), de son intense besoin de stabilité, du risque que constitueraient pour lui les ruptures, les va et vient entre la famille d’accueil et le domicile au gré de l’état de santé de sa mère. Il nous semble qu’elle comprend alors, au-delà du déchirement personnel que représente ce placement, ce qui se joue pour son enfant. La professionnelle de la structure présente ce jour là nous dira d’ailleurs : « Je ne pensais pas qu’elle avait toutes ces questions. Je ne la connais pas sous ce jour. C’est la première fois que je suis aussi proche d’elle et que je peux entendre ce qu’elle ressent vraiment. On ne parle pas de leur ressenti. Là ça permet d’approcher leur ressenti sur la fonction parentale. » Dans une autre structure, les professionnels nous confient à quel point l’expérience a été concluante pour eux:  » Nous avons appris à voir autrement les mamans. Le lien avec notre équipe est différent, elles abordent davantage le sujet de la parentalité, elles l’évoquent beaucoup plus. Elles ont pris confiance en elle, elles sont fières de passer au bureau et de parler de l’enfant. Au quotidien PAPOTO est une référence sur laquelle on s’appuie. Par exemple, l’image sur  le fait de « recharger sa batterie de sécurité ». Cela nous fait un vocabulaire commun ».

Six mois trépidants dans la vie de PAPOTO, vous l’aurez compris.

Nos actions ne sont possibles que grâce au soutien de nos financeurs et des partenaires qui nous font confiance. Encore un très grand merci à :

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