James Heckman, le « père » de l’investissement social en petite enfance

James Heckman, spécialiste de l’économie du développement humain, a remporté le Prix Nobel en 2000 en démontrant les gains économiques engendrés par un investissement massif en petite enfance. Ses travaux ont montré que ce sont les investissements auprès des enfants défavorisés de moins de cinq ans et de leur famille qui ont le taux de rendement le plus élevé, argument financier politiquement très porteur en faveur des interventions précoces. Les travaux de Heckman sont venus étayer l’idée que pour avoir une population en bonne santé physique et psychique, en capacité d’intégrer le marché du travail, moins dépendante des minima sociaux et des aides publiques, alors il fallait mettre le paquet sur les très jeunes enfants, surtout ceux des familles les plus précaires (Heckman s’intéresse particulièrement aux programmes destinés aux enfants afro-américains).

Le site « The Heckman Equation » synthétise et actualise les recherches produites sur ce sujet, notamment par l’équipe de James Heckman. On trouve sur le site des résumés d’études, des graphiques ou vidéos qui illustrent, en anglais, l’idée générale de l’investissement social précoce. James Heckman a notamment publié en 2016 un article sur les rendements différenciés de ces investissements précoces selon le sexe.

Dans le résumé proposé sur le site, il apparaît que les services d’accueil de grande qualité en petite enfance bénéficient encore plus aux garçons, dans la mesure où les filles, elles, se montrent plus résilientes lorsqu’elles fréquentent des services de faibles qualités. Les garçons pâtissent beaucoup plus que les filles d’être séparés de leur mère et d’être accueillis dans des structures de faible qualité. A noter : cette moins bonne résilience des garçons est de plus en plus étudiée (voir à ce sujet un ancien article que nous avions publié sur GYNGER).

Pour les filles, une pris en charge de qualité dans la toute petite enfance a un très fort impact sur le niveau de diplôme acquis par la suite et sur le taux d’emploi à l’âge adulte. Pour les garçons, les résultats positifs se traduisent par une moindre consommation de stupéfiants, une tension artérielle plus basse, de meilleurs résultats scolaires et une meilleure insertion professionnelle.

 

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