Les besoins fondamentaux du jeune enfant dans la cité

Après avoir multiplié les cycles d’ateliers PAPOTO un peu partout en Ile de France, mais aussi à Marseille ou encore en Mayenne, nous avons souhaité expérimenter de nouvelles modalités d’action. Bien que les retours des familles comme des professionnels partenaires sont toujours très positifs à l’issue d’un cycle, chaque acteur, participant comme organisateur, peut éprouver un sentiment d’inachevé et une certaine frustration face à une intervention trop ponctuelle.

Ce nouveau projet ne constitue pas un changement de nature, nous conservons nos « principes actifs » et nos supports. Il s’agit d’un ajustement permettant une action plus globale sur un temps plus long. Notre objectif : la sensibilisation des parents de jeunes enfants, mais aussi des professionnels qui les accompagnent, et à plus large échelle de l’ensemble des adultes d’un même territoire, à la problématique des besoins fondamentaux des plus jeunes et de l’importance cruciale des premières années dans le développement. Le projet s’inscrit, comme nos actions précédentes, dans la prévention précoce des troubles, retards, maltraitances et inégalités de développement. Et entre en totale résonnance avec l’approche des 1000 premiers jours.

La particularité de cette nouvelle expérimentation est de viser une imprégnation de ces notions (attachement, sécurité affective, émotions, développement langagier précoce, prévention des écrans, discipline non violente) à l’échelle d’un quartier ou d’une cité, en tous cas d’un territoire circonscrit, sur un temps plus long, en multipliant les points de contacts avec les parents et donc les partenaires, en déclinant les actions sur plusieurs temps et selon plusieurs modalités, à partir d’une structure pivot, maison de quartier, centre social ou « Maison de l’éducation »: ateliers PAPOTO au sein de la structure pivot,  en crèche, en PMI, interventions dans les écoles maternelles, porte-à-porte, formation de parents ambassadeurs qui animent des réunions d’appartement. Il s’agit d’aller à la rencontre des familles partout où elles se trouvent, de se glisser dans les interstices, pour diffuser des messages de prévention relatif au développement du jeune enfant. Nous testons ce nouveau process depuis avril à La Courneuve et à Sevran et nous commencerons un travail identique en septembre pour la communauté d’agglomération Melun Val de Seine.

A La Courneuve, nous sommes ainsi intervenus en fin d’année scolaire dans 3 écoles maternelles, lors des temps de rencontre avec les parents des enfants qui doivent intégrer les petites sections en cette rentrée de septembre. Nous avons proposé aux directeurs et directrices de ces établissements une intervention très courte (30 minutes) au cours de laquelle nous avons passé en revue avec des groupes d’une dizaine de parents les différentes façons de faciliter, chez eux, avec les moyens qui sont les leurs, les futurs apprentissages scolaires de leur enfant. Nous avons notamment insisté sur l’importance du jeu, de la qualité des temps partagés, des conversations du quotidien, sur la nécessité de limiter l’exposition aux écrans. 130 parents ont été touchés. Nous reverrons certains d’entre eux au cours de nouvelles interventions.

Pour le directeur de l’une de ces écoles, « les problématiques soulevées au cours de ces séances sont explicites, pragmatiques et principalement rencontrées par les familles ». « Les apports théoriques et pratiques couplés aux échanges qui permettent notamment de recueillir les représentations des familles apportent des éléments de réponses opérants et accessibles pouvant être réinvestis par les familles ». Il enchaîne : « J’ai beaucoup apprécié la qualité du travail mené par le dispositif PAPOTO qui a multiplié la nature de ses interventions. La richesse des contenus, l’enthousiasme, la compétence et l’écoute des intervenantes ont permis de libérer la parole des familles. A titre personnel, je souhaiterais vivement reconduire le déploiement du dispositif en l’étoffant davantage afin de toucher d’autres familles de l’école ».

Pour l’une de ses collègues,  « cela a été une belle découverte et une aide précieuse pour l’accueil des futurs élèves ». « Des conseils pour les familles, libres de donner leur avis, mais aussi une base de travail pour l’école. La prise en compte des différentes langues parlées par les familles a été un atout de base pour faciliter la communication ».

Quels retours les familles ont-elles fait à ces directeurs et directrices après ces courtes interventions ?

« J’ai vu avec PAPOTO que je pouvais beaucoup échanger avec mon enfant dans ma langue »

« J’ai réduit les écrans surtout le soir pendant le repas »

« Je prends plus de temps avec mon enfant »

« Ça me fait réfléchir »

« C’était très intéressant,  j’ai appris des choses que je ne savais pas »

« Il faut que papa participe à des ateliers car nous ne sommes pas d’accord sur les limites donner à mon enfant »

« Je ferai plus attention maintenant »

Tous nos remerciements aux institutions publiques et aux fondations privées qui soutiennent financièrement ces projets :

                  

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