PAPOTO en maternelle 

Nous vous présentons les résultats d’un questionnaire remis à des enseignants de petite section de maternelle et à des ATSEM de Haute-Savoie, après le visionnage de deux vidéos PAPOTO. Ces deux capsules (la vidéo n°3 sur le besoin de sécurité et la vidéo n°5 sur l’importance du jeu) leur ont été présentées lors d’une conférence animée par Catherine Jousselme, professeur de pedopsychiatrie.

Nous remercions vivement ces professionnels de s’être prêtés à l’exercice et Catherine Jousselme, à l’origine de cette évaluation.

Des messages considérés comme importants, clairs et accessibles

En résumé, il ressort de cette expérimentation que les enseignants comme les ATSEM jugent pour une grande majorité d’entre eux ces vidéos claires et accessibles. Ils seraient prêts à les utiliser avec les parents, en particulier lors de réunions parents-professeurs, surtout la vidéo sur le jeu, qui relève davantage de leur champ d’expertise. Ils estiment également que ces vidéos pourraient être utiles en formation initiale. Les participants (les enseignants davantage que les ATSEM) considèrent que les vidéos peuvent présenter un intérêt pour tous les parents mais identifient néanmoins des publics pour lesquels elles pourraient être particulièrement profitables : parents présentant une vulnérabilité et parents d’enfants présentant un trouble du comportement ou des apprentissages. En revanche les parents ne parlant pas français n’apparaissent absolument pas comme une priorité.

Voici les résultats dans le détail. Les participants jugent le message de la vidéo sur le besoin de sécurité (attachement) important à 85,5% ( 89,6% pour les enseignants et 74% pour les ATSEM ), clair à 91,3% ( 94,4% des enseignants et 82,70% pour les ATSEM), compréhensible par l’ensemble des parents à 83% ( 87,5% pour 70,7% des ATSEM ). Les participants jugent le message de la vidéo sur le jeu important à 81,1% (89,58% pour les enseignants contre 72,40 % des ATSEM), clair à 89,8% ( 94% pour les enseignants contre 88% des ATSEM), compréhensibles par l’ensemble des parents à 83% (87,50% pour les enseignants contre 74% pour les ATSEM ).

Un des participants note ainsi : « Il faudrait que ce genre de vidéos soient d’une manière ou d’une autre présentées à chaque parents qu’il soit (à la maternité par exemple) et plusieurs fois au cours de la vie parentale ».

Utiliser les vidéos PAPOTO lors de réunions avec les parents

55% de l’ensemble des participants se disent prêts à utiliser la vidéo sur le besoin de sécurité avec des parents (52% des enseignants pour 58,6% des ATSEM ). Ils sont 70,50% (75% pour les enseignants pour 60% des ATSEM) à se dire prêts à utiliser la vidéo sur le jeu. 45,83% des enseignants estiment que les réunions parents-professeurs, notamment les réunions de rentrée constituent le bon moment pour présenter ces vidéos.

De façon assez logique, les professionnels de l’Education nationale se sentent davantage prêts à utiliser la vidéo qui leur semble relever plus spécifiquement de leur sphère de compétence (le jeu plutôt que le besoin de sécurité). La vidéo sur le besoin de sécurité leur semble plus exploitable en crèche.

Peut-être serait-il donc judicieux de leur proposer comme outil de médiation avec les parents, comme support de transmission de l’information, les vidéos PAPOTO qui renvoient à des champs du développement en lien direct avec les apprentissages scolaires : les vidéos sur le jeu, le langage et les émotions.

Quelques rares participants ont exprimé explicitement leurs réticences à aborder ces sujets avec les parents : « Cela me semble intrusif et donneur de leçons », « Ce n’est pas mon rôle », « Et qui sommes nous pour donner des leçons ? Les enfants des enseignants sont tous des modèles ? »… D’autres estiment que le visionnage doit s’accompagner d’un échange avec le parent (c’est d’ailleurs ce que propose PAPOTO) : « Le problème est qu’il ne suffit pas de voir une vidéo pour changer d’attitude avec son enfant », « A mon sens les vidéos doivent s’accompagner d’explications pour les parents ayant déjà des difficultés, je ne pense pas qu’elles aient un impact fort si elles ne le sont pas. »

Pour une utilisation en formation initiale

A la question, « Après avoir visionné ces vidéos, avez vous l’impression d’avoir augmenté votre niveau de connaissances concernant le développement du jeune enfant ? », les 207 participants sont 29% à répondre oui pour la vidéo concernant le besoin de sécurité. Les enseignants répondent oui à 22,2%, les ATSEM sont 43% à avoir appris quelques chose en regardant cette vidéo. Pour le jeu, 23% des participants ont le sentiment d’avoir augmenté leurs connaissances (16% pour les enseignants, 38% pour les ATSEM).

Nous formulons l’hypothèse que les enseignants de maternelle sont plus diplômés, davantage formés et ont donc en toute logique de meilleures bases en matière du développement du jeune enfant que les ATSEM, leur marge de progression en terme de connaissance est plus faible que pour les ATSEM. Enseignants comme ATSEM apprennent davantage lorsque le sujet concerne moins des enjeux directement liés à l’école. Ils ont visiblement de meilleures connaissances sur le jeu (très présent en maternelle) que sur le besoin de sécurité (qui relève plus de la tranche 0-3 ans).

Le fait de ne pas avoir le sentiment d’avoir eux-mêmes augmenté leurs connaissances avec les vidéos n’empêche pas les participants de trouver les vidéos pertinentes pour la formation initiale des professionnels : 83% des sondés trouvent la vidéo sur le besoin de sécurité intéressante en formation initiale (87,5% pour les enseignants, 70,7% pour les ATSEM) et 76,3% y sont favorables pour la vidéo sur le jeu (77,8% pour les enseignants et 72,4% pour les ATSEM). Les enseignants semblent très favorables (beaucoup plus que les ATSEM) à l’idée d’aborder la question de l’attachement en formation initiale.

Les parents en difficulté identifiés comme une cible prioritaire

Si les participants considèrent que ces vidéos peuvent s’adresser à tous les parents (82% citent cet item), ils estiment qu’elles peuvent se révéler particulièrement utiles pour certaines familles. Pour la vidéo sur le besoin de sécurité, c’est pour les les parents « qui semblent présenter des vulnérabilités (économiques, sociales, culturelles) et/ou des difficultés dans leur parentalité » que cette vidéo est considérée comme la plus utile : lorsqu’on demande aux participants de classer de 1 à 4 les publics les plus pertinents, ces parents sont cités en première position par 37,2% des participants. Quelques 20,3% des participants citent en deuxième position comme cible prioritaire les parents d’enfants avec un trouble du comportement ou des apprentissages, 18,40% estiment que les vidéos seraient en premier lieu utiles pour « tous les parents intéressés » et 1,4% pour les parents ne parlant pas français.

Pour le public le plus cité en deuxième priorité, les parents d’enfants présentant un trouble prennent la tête avec 33,8% des participants qui les citent à cette position.

A noter : les enseignants considèrent davantage que les ATSEM les parents présentant une vulnérabilité comme prioritaires pour ce message sur le besoin de sécurité (ils les citent en premier item à 41% contre 27,6% des ATSEM).

Pour la vidéo sur le jeu, en revanche, les participants estiment qu’elle pourrait être utile à l’ensemble des parents (20,8% mettent cet item en numéro 1 (18% des enseignants pour 25,9 % des ATSEM), juste devant les parents d’enfants présentant un trouble, cités en première position par 19,3% des participants (18% des enseignants pour 22,4% des ATSEM).

Nous allons dans les prochains mois, sur le même principe, soumettre nos vidéos à des professionnels de la petite enfance (équipes de crèche, assistants maternels…).

No Comments

Post A Comment